Qui de nous deux,
La Vie
Ce mot, ce nom accroché à une
ficelle que le vent de mon existence ballote,
Une corde sur laquelle enfants
nous avons tous joué à sauter,
Le feu follet que la main visible
se refuse à saisir,
Que nos bras trop courts renoncent
à embrasser.
Qui de nous deux fera le premier
pas
Qui de nous deux se rapprochera.
Inutile de prendre des chemins
escarpés, risquer les précipices, tenter le diable,
Pour t'esquiver.
Tu ne connais qu’une règle, ne
respecte qu’un principe,
Te cacher, te dissimuler pour mieux surprendre.
Est-ce un jeu que tu jouerais
seule,
Une histoire que tu écrirais sans
oser la chute
Que tu rattrapes à chaque bout de
ligne,
Comme pour
retisser à l’encre éternelle le motif de ton œuvre
Que j'imagine parce qu'il me serait défendu ?
Il faudra pourtant que tu termines
ce que tu as commencé,
Que j’achève le poème puisque c’est
dans cette langue
Que tu as choisi de te livrer à demi-mots,
Ceux que je dois recoller
pour réparer tes secrets.
Il faudra bien que tu avances d’un
demi-pas vers moi pour que je sente ton parfum qui me hante et se
dissipera enfin
Dans ta lumière éclatante !
Qu’importe si tu te fais attendre,
puisque tu as sculpté dans l’éternité le désir
Qui chute dans le Temps.
L’Homme est "un poème que tu as
commencé" nous dit le philosophe,
J'ajouterai qu'il est le Mythe que tu t’es créé,
Pour te contempler,
Un rêve qui pour nous hommes, est devenu notre réalité.
Pour te contempler,
Un rêve qui pour nous hommes, est devenu notre réalité.
Sais-tu au moins qu’il n’y a rien
de plus éternel et présent que le mythe,
Que la pensée toute entière s’abreuve
à sa source pour se baigner dans son lit ?
Alors… moi qui suis ton premier rêve, ton premier
acte d’amour,
J'irai cueillir dans la brume de ton sommeil
Le mot précieux, pour te réveiller.
J'irai cueillir dans la brume de ton sommeil
Le mot précieux, pour te réveiller.
Qui de nous deux, décembre 2018,
Philippe Belardi « Dans le
désir de Lettre(s) ».