samedi 25 avril 2020

La clé


                          La clé



J’ai senti le doux parfum des secrets

D’un matin d’été du sud, éclairé,  

Une fleur, un papillon à ses côtés,

Me soufflaient à l’oreille leur chant sucré.



Fallait-il leur trouver les mots légers

Qui transportent les doux vents alizés,

Et qui réunissent l'humanité

Autour du même feu illuminé ?



C’est que le doute encore m’empêchait

De penser l’instant possible, et perlé

Des rêves étoilés autour d'un collier

Qu'ils nous offriraient, comme une clé.



Que pouvait bien-t-elle ouvrir comme secret ?

Quand mon cœur seul et abandonné 

Cherche la lumière dans la nuitée.



Aurais-je aussi « à jouer dans le vent »,

Entendre les sons dormants du hautbois

Me réveiller, redevenir l’enfant

Qui attrape le vent, comme les papillons

Caressent les fleurs du bout des doigts ?


Puis-je cueillir leur intime rencontre,

Dans mes yeux voués à ce qui se montre ?



J’achevai le poème dans le calme blanc

D’une page qui avait su capter

Le présent de la plus pure émotion :

"L'éternité qui se retient dans l'instant" !


Je vivais enfin l’immense privilège 

Du seul don qui nous a été offert :

Un accord qui se joue en arpège

Au diapason de notre chère Terre :

                        « La nature parle,
Et nous sommes les seuls à pouvoir l'entendre ».