vendredi 7 mars 2014

Fragment "Le Sublime"

Sublime : L’excès de beauté porté à son paroxysme, point de rupture par lequel notre perception est ébranlée par la surcharge du Beau. La raison laisse sa place à la pensée qui s’agenouille devant ce qu’elle ne peut plus circonscrire. Les sens sont tous submergés par le sublime mais il y a quelque chose qui semble quand même lui faire face et lui tenir tête. Ce quelque chose est ce qui lui appartient (au sublime) et ce qui permet à l’Homme de reconnaître son avenir. Il reconnait subitement ce qu’il sera un jour. Dans ce moment de reconnaissance, une émotion parvient à se glisser à la surface de son corps, sur le promontoire d’une peau qui capte par tous ses pores l’Existence, Existence qui tout d’un coup devient plus petite que le sujet qui en fait l’épreuve. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est le monde qui est absorbé par le sujet et c’est dans ce moment étrange et sublime, que la lumière de l’obscurité tire à elle celle qu’elle avait projetée au dehors de l’Homme. Le sublime c’est la lumière qui (r)entre dans sa demeure. L’émotion qui en résulte laisse une trace indélébile sur la peau de l’Homme. Emotion qui marque de son sceau le passage à l’acte de la lumière. Lumière qui fait retour. Emotion qui fait retour. Emotion qui n’a plus d’ombre puisque la lumière ne projette plus, n’a plus que le projet que de se retourner vers sa source. L’ombre disparait tandis que le sublime est le témoignage de ce retrait. Suspension du monde quand la lumière est rappelée pour rejoindre sa chair profonde. Au cœur de cet évènement, le sublime fait irruption. Le sublime est l’irruption du Réel. Le sublime est le Réel quand il se montre dans la lumière du jour.

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